Nha Trang,Khanh Hoa, Viêt Nam
 

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mardi 23 avril 2024
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Us et Coutumes

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Si vous arrivez de Sai Gon, sachez qu'ici, à Nha Trang, vous êtes en province. Les centres commerciaux, les boutiques de fringues branchées et le rythme effréné de la capitale économique du pays ne sont pas arrivés (en tous cas , pas encore) jusqu'au chef lieu de Khanh Hoa. D'ailleurs cela ne gêne personne ! La traditionnelle nonchalance de Nha Trang est là pour nous rappeler qu'ici, rien ne presse, même si les grands projets de développement de la ville promettent un avenir plein de mouvement.

Les touristes, occidentaux, mais aussi Japonais et Chinois sans oublier les vietnamiens, on connait. Les habitants sont habitués à voir déambuler dans la ville, mais surtout du côté de Tran Phu et du sanctuaire de Po Nagar, les visiteurs étrangers. Si vous êtes blanc, on vous appellera les «nguoi tay» (occidentaux), et si vous êtes noir, on présumera que vous êtes américain. Enfin, si vous avez la mauvaise idée de porter un sac à dos, même de petite taille, on vous nommera «nguoi tay balo» (occidental balot, du mot balot comme un baluchon).Quoi qu'il en soit, quoi que l'on pense, que votre apparence surprenne

ou amuse, qu'elle soit jugée correcte ou inconvenante, vous n'en saurez jamais rien car vos interlocuteurs, restaurateur, serveur, réceptionniste ou simple quidam ne vous révélera jamais ses sentiments...

Les prix
Jusqu'aux environs de 2002, il existait un système officiel de prix basé sur la nationalité. Cet «apartheid économique» a été mis en place par l'Etat au travers de ses entreprises nationales (chemins de fer, compagnie aérienne, musées). Ainsi, un billet d'avion Nha Trang/Sai Gon coûtait 40 dollars pour un étranger et 20 dollars pour un vietnamien et tout était à l'avenant : dans pratiquement tous les sites, vous trouviez un tarif local et un tarif étranger. A ce système officiel s'ajoutait le même type de discrimation chez les commerçants, hôteliers, restaurateurs etc.

Depuis 2002, l'Etat a décidé de prendre exemple sur ses voisin de l'ASEAN (une copie de l'Union européenne à la sauce asiatique) et il a été décidé qu'un tarif unique pour tous serait applicable dans les services publics. Ainsi , la compagnie nationale de chemins de fer, Vietnam Airlines, certains sites touristiques etc. se sont progressivement convertis . En revanche, il en va tout autrement pour les petits commerçants :à la vue d'un blanc (ou d'un japonais) , les prix grimpent, parfois sans limites : on vous demandera souvent le double et quelquefois beaucoup plus que le prix qu'aurait payé un local pour un même service (les prix peuvent redescendre de façon tout aussi spectaculaire après marchandage).

Ce système qui choque les occidentaux conduit même certains touristes à recommander d'éviter la destination Vietnam car on s'y ferait arnaquer en permanence. On peut ainsi trouver de nombreuses contributions dans les forums de routards sur le thème «ce sont tous des voleurs, n'y allez pas, danger arnaque». Propos peut être excessifs mais tout de même intéressants car on ne trouve que très peu de témoignages de ce genre à propos de la Thaïlande ou de l'Indonésie qui sont pourtant des destinations un peu du même genre (exotiques et bon marché) et ou les locaux ont aussi le sens des affaires...

Cette singularité vietnamienne peut s'expliquer par la combinaison de deux facteurs : la situation économique du pays, résultat des trente années de fermeture totale du pays sur lui même après la fin de la guerre américaine et la connaissance qu'avaient les vietnamiens avant 1973 de l'occidental sous les traits du GI aux poches bourrées de dollars. (si vous souhaitez creuser cette question, voyez en bas de page).

Un seul exemple : aujourd'hui, une coupe de cheveux coûte environ 50000 dongs à la campagne soit à peu près 2 €. Vous avez bien lu, deuxeuro et bien sur , tous les prix des services sont du même genre. Une soupe Bun Bo coûte 40000 dongs (1.75€), un coca cola 4000 dongs (0.30€) Cela signifie , 1- que les vietnamiens peuvent vivre avec très peu de sous mais 2- que les revenus d'un vietnamien moyen, par exemple d'un coiffeur, même en travaillant beaucoup seront sans rapport avec ceux d'un occidental et qu'il est donc bien obligé de vivre avec très peu de sous. Par contre, tout le monde sait au Vietnam que les occidentaux sont «riches» et que payer une coupe 40 ou 50000 dongs, facturer un coca 5000 dongs, c'est une pécadille pour le touriste étranger qui dépense au moins 1000 dollars (14...millions de dongs) pour faire une balade au Vietnam. Bref personne n'a le sentiment d'arnaquer le touriste, au contraire. Les vietnamiens considèrent ce système de surfacturation comme une évidence parfaitement légitime compte tenu de la différence toute aussi évidente de niveau de vie entre les touristes et les locaux, les premiers devant contribuer à participer à la remise en route économique du pays. Il ne faut pas oublier non plus que le marchandage est une tradition qui s'applique à tous et que tout commerçant digne de ce nom doit toujours adapter son offre à ses honorables clients. C'est au client de marchander le prix, après tout, si le prix ne lui convient pas, c'est lui qui peut décider d'aller voir ailleurs !





Look / Apparence

Les vietnamiens portent énormément de soins à leur apparence, que ce soit au niveau vestimentaire ou de l'attitude : regardez bien ces jeunes collégiennes en ao dai blanche (tunique traditionnelle) sur leur vélo, se tenant impeccablement droites, les commerçantes toujours parfaitement coiffées et coquettes. Si vous allez au dancing des hôtels Hai Yen ou Lodge, vous trouverez des demoiselles en robes longues au top de l'élégance locale. Les cérémonies (mariage par exemple) se font toujours en grande pompe (costume cravate pour les messieurs, ao dai classe pour les dames ou tenue élégante). Mais attention : cet attachement permanent à l'esthétique n'a pas pour but de se faire plaisir (ou pas seulement) mais est destiné a offrir à l'autre, voisin , ami, ou simple inconnu une perception positive, on pourrait même dire honorable et respectable de soi-même. Car on juge les gens en grande partie sur leur apparence, qui doit permettre de donner des indices sur la position sociale. Voici donc quelques codes :


Si vous vous promenez en short avec un sac à dos, vous serez catalogués comme touriste routard. Tendez l'oreille et vous reconnaitrez peut être les mots "Tay Ba Lo" à votre propos (Tay = occidental, Ba Lo du français balot signifie que vous vous promenez avec un balot donc un sac à dos). On ne vous en voudra pas, vous êtes étranger. Mais on vous ne considérera pas car le minimum de l'élégance, c'est de porter un pantalon. Les T shirts sont à éviter au profit de chemises à manche longues (on pourra retrousser les manches en journée). Les tongues sont à éviter au profit de sandales ou de chaussures (le soir). Les sacs à dos sont à proscrire en toutes circonstances (vous ne verrez pratiquement pas de vietnamiens porter un sac à dos, même petit, même en moto ) . On pourra comprendre que vous alliez à la plage ou en excursions vers les îles en short avec sac à dos. En dehors de ces exceptions, point de salut ! Mesdames, les tenues sexy (genre décoletté plongeant) suffiront à vous attirer la réprobation de vos congénères et ...à attirer les regards discrets mais interessés de ces messieurs. Nous sommes ici à 500Km des midinettes de Sai Gon aux minijupes tendance !

Evidemment, vous allez penser : s'il faut porter chemise et pantalon, jupe longue et chemisier, c'est plus des vacances ! Encore une fois, vous êtes parfaitement libre de faire ce qui vous plaît. La question est simplement de savoir si vous attachez une importance à la perception qu'auront les autochones de votre modeste personne (et dans la culture occidentale, on a tendance à s'en moquer) ou bien si, au contraire vous trouvez opportun que les dits autochtones s'intéressent à votre honorable personne (et dans la culture vietnamienne, c'est un point essentiel).  

 

L'étranger


L'étranger est accueilli à bras ouvert, qu'il soit américain (malgré la guerre) , japonais (malgré la famine organisée de 1945) , français (malgré le passé colonial) ou chinois (malgré le conflit de 1979). En fait les seuls qui ne soient pas vraiment les bienvenus sont les voisins...cambodgiens qui sont les ennemis héréditaires pour tout un tas de (mauvaises) raisons. Si vous êtes cambodgien et que vous ne parlez pas vietnamien, mieux vaut vous faire passer pour Thailandais ! Certains signes de racisme primaire peuvent aussi être observés de la part des vietnamiens Kinh (c'est à dire l'immense majorité de la population) vis à vis de personnes étrangères noires ou de personnes vietnamiennes appartenant aux minorités locales qu'on hésite pas à qualifier de «môi»(sauvages). De même il existe un certain antagonisme «naturel» entre les populations du nord (Tonkin ou Bac Bo) et celles du sud (Annam ou Nam Bo) qui n'est pas le seul résultat d'une guerre qui a coupé le pays en deux de 1954 à 1975 mais qui constitue plus surement la traduction de vraies nuances culturelles.

Comme dit plus haut (Look/Apparence) votre apparence va conditionner pour une bonne part le dégré de respectabilité à vous accorder, l'autre part étant le ton que vous emploierez vis à vis de vos interlocuteurs (le sens de la mesure est requis) et vos....supposés ou avérés moyens (financiers). Les premières questions que vous posent les gens, du cyclo au vendeur de journaux, c'est where you come from , what's your job, what's your name et éventuellement how old are you ? Connaître votre profession, votre nationalité ou origine n'apportent à priori rien au cyclo ou au cireur de chaussures qui ne recroisera peut être jamais votre chemin. Ces questions qui peuvent paraître indiscrètes, au moins pour un premier contact, sont pourtant essentielles pour un vietnamien. Elle permettent, en complément d'un autre élément qu'est votre apparence, de vous situer sur l'échelle sociale . Mais alors, quel besoin ont tous ces gens de vous situer socialement ?



Politesse et éducation


Lorsque les vietnamiens s'adressent à leurs interlocuteurs, qu'ils soient proches (membre de leur famille, parents , frère ou soeur) , un peu moins proches (amis) ou encore inconnus (commerçant) , ils se doivent d'utiliser un système de titre relativement complexe au vu de l'occidental qui va permettre de situer la personne par rapport à son interlocuteur et inversement. On tient compte à la fois du sexe, de l'age, de la position sociale pour utiliser le titre qui convient. Faire une erreur de titre revient à se déconsidérer en public, ce qui n'est pas admissible pour tout vietnamien qui se respecte.
 
Quelques exemples :

si vous êtes un homme d'une trentaine d'années et que vous vous adressez


 à : vous l'appelez
ce qui signifie 
 Une personne plus jeune  em Petite soeur ou petit frère
 Une femme approximativement de votre age chi Grande soeur
 Un homme approximativement de votre age anh grand frère
 une femme agée ba madame
 un homme agé ong ou chu monsieur ou oncle




Note : ceci est un bref résumé. Simplement, pour schématiser, disons que dans un restaurant, la serveuse s'appelle «petite soeur ou grande soeur» et le chauffeur de votre Toyota est votre «grand frère» !!! Ces règles sont d'origine chinoise tout comme la majorité de la population



Perdre la face ou rire jaune, ça existe ?


Hé bien non, ce n'est pas une légende. Si vous avez bien lu ce qui précède , vous aurez compris que la considération ou le respect supposés que l'on vous accorde constituent des valeurs essentielles au Vietnam (et ailleurs en Asie aussi). De même, la considération que vous afficherez ou que vous négligerez de montrer à l'encontre de vos interlocuteurs peuvent créer une atmosphère favorable à l'échange ou au contraire provoquer une situation extrèmement génante pour eux qui peut aller jusqu'à un sentiment profond de vexation voire d'humiliation. Et pour cela, pas besoin d'enjeu important : une parole mal placée dans une conversation au sujet anodin peut suffire ! Pour s'en sortir et ne pas perdre la face, votre interlocuteur a le choix entre rire...jaune, mettre fin à la conversation avec les formes ou laisser passer sans marquer le coup (mais cela est plutot réservé aux vietnamiens qui ont l'habitude des occidentaux). Si vous n'êtes pas content de quelqu'un, et que vous ayez raison ou tort, peu importe, vous ne devez pas hausser le ton. Vous pouvez présenter un visage sévère, répéter inlassablement et calmement vos arguments et montrer votre mécontentement et votre détermination sans pour autant tomber dans des excès de vocalise qui ne pourraient que vous déconsidérer et, pire encore, pourraient vexer votre interlocuteur. Si vous avez une objection à faire par rapport à une proposition faite par votre interlocuteur, ne dites pas directement que vous n'êtes pas d'accord : dîtes plutot que la proposition est interressante mais que vous préférez faire autrement ! Oui mais, c'est beaucoup mieux que non .


Si vous souhaitez approfondir la question , nous vous suggérons la lecture des ouvrages de Jean Hougron dont nous vous livrons un court extrait ci-dessous.

Parti un peu par hasard à la colonie, probablement en quête d'aventures exotiques, c'est lassé par la vie trop confortable d'employé de bureau à Sai Gon qu'il décide un jour de partir à la découverte de l'Indochine : le Cambodge, puis le Laos...Il parcourera des milliers de kilomètres pendant quatre années et se découvrira des talents d'écrivain. Son premier ouvrage dont le passage ci-dessous est extrait, sera, en son temps, censuré par l'administration française au Vietnam (et vaudra à son auteur plusieurs menaces d'expulsion) avant d'être salué par le Grand Prix du roman de l'Académie française en 1957 .


La scène se passe à Takvane, Laos, en 1947, un fonctionnaire colonial échange ses vues avec une médecin aventurier. Tous deux ont "quinze ans d'indochine" derrière eux :


"Je me souviens de mes premiers rapports avec les Vietnamiens, je parle des vietnamiens évolués, cela va sans dire ; ils étaient toute amabilité, tout sourire, d'accord avec moi sur tous les points, et j'avais l'impression en leur parlant de les avoir conquis et que nous deviendrions les meilleurs amis du monde. N'avais-je pas plus tôt exprimé une opinion, un souhait tant soit peu personnel, qu'ils abondaient dans mon sens, et affirmaient qu'ils se chargeraient de me donner satisfaction, alors que, remarquez bien, mon cher, je ne leur en demandai pas tant. J'avoue que ces premiers contacts m' avaient enthousiasmé, mais hélas ! j'ai été rapidement déçu. En effet, dans mes relations ultérieures avec les mêmes individus, je me suis vite rendu compte que non seulement ils ne tenaient pas leurs promesses, mais, qui plus est, leur attitude devenait beaucoup moins chaleureuse. Ils se dérobaient, m'évitaient en quelque sorte.. Ces expériences que j'aurai pu considérer comme exceptionnelles si je n'avais eu l'occasion de les renouveller trop souvent, m'inclinent à penser que le tempérament asiatique est aux antipodes du nôtre. Chez nous, Européen, en effet, les premiers contacts sont assez froids, et ce n'est que par la suite que la glace se rompt, comme l'on dit vulgairement."

"Vous interprétez le Vietnamien à travers votre optique occidentale et le rejetez ou l'acceptez en le comparant à vous, alors que nous sommes devant une réalité tout autre. Si le Vietnamien vous fait des promesses, vous prodigue des marques de sympathie, c'est en vertu d'une tradition. Où lui ne voit qu'une expression rafinnée de sa politesse, vous voyez, vous, des faits précis engageant l'avenir , alors que jamais, par exemple, il n'a eu l'intention de tenir ses promesses. Pour lui, c'est une convention, un cérémonial appliqué de tout temps envers la personne dont il fait la connaissance, et si cette personne est au courant des usages, elle sait fort bien qu'il ne faut pas prendre ces déclarations au pied de la lettre, surtout ne pas en demander la traduction en actes le cas échéant. Et nous, Européens, ne pensons qu'à cela, et lorsque par malheur la parole se sépare de l'acte, nous parlons immédiatement de mensonge ou de fausseté. Pour le Vietnamien, c'est un non-sens, et soyez sûr qu'il est le premier étonné de tout son égoïsme lorsqu'il vous voit recourir à lui pour un service qu'il vous a peut-être promis , mais qu'il n'a jamais été dans ses intentions de vous rendre. C'est lui alors qui vous taxera de sans-gêne ...Il en est de même pour les marques de politesse de vos relations à venir : on ne renouvelle pas le feu d'artifice des amabilités et des flatteriesà chaque nouveau contact, ça serait un peu lassant...",

Extrait du livre de Jean Hougron "Tu récolteras la tempête". Une réedition réunissant trois romans,"Tu récolteras la tempête", "Soleil au ventre" et "Rage blanche" a été publiée sous le nom de "La Nuit Indochinoise" chez Robert Laffont.






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